Jean François Marie LE DENMAT

– Né le 19 février 1889 à Mûr de Bretagne,
– Fils de Jean Marie LE DENMAT (receveur – buraliste) et de Marie Philomène BIDAN.

– Instituteur à St Gilles Vieux Marché.

– Dernier domicile : Mûr de Bretagne.
– Décédé le 5 octobre 1914 à Mesnil – Somme, à 11h du matin sur le champ de bataille, « Tué à l’ennemi ».

LE DENMATSous-Lieutenant Jean LE DENMAT

Extrait du livre « La commune de St Gilles-Vieux-Marché, Au Champ d’Honneur 1914-18 », écrit par la Comtesse de KERANFLEC’H, édité en 1920 :

« Jean-François Le Denmat est né à Mûr le 19 février 1889. Il entra très jeune dans la carrière de l’enseignement, fit son service militaire et devint officier de réserve. Instituteur à Saint-Gilles-Vieux-Marché au moment de la guerre, il appartient sans conteste possible à notre commune et doit figurer parmi nos glorieux morts.
Il devait être, hélas ! une des premières victimes de la guerre. A la mobilisation, il rejoignit le 62e Régiment d’Infanterie à Lorient (XIe Corps d’armée) et prit part avec lui à la première bataille de la Marne et aux combats sur l’Ourcq. Le 5 octobre 1914, il fut tué au cours d’une attaque de nuit en « faisant héroïquement son devoir ». Les détails suivants furent communiqués à sa famille par le sergent-major de la 8e compagnie à laquelle appartenait le sous-lieutenant Le Denmat.

« Mademoiselle,
Je suis le sergent-major de la compagnie et en vous répondant, je ne fais appel qu’à la bonne amitié qui m’unissait au charmant, courageux et bon camarade que fut, pour moi et pour tous, votre regretté frère.
Nous sommes partis ensemble de Lorient, nous avons vécu journellement côte à côte.
Le 4 octobre dernier, dans l’après-midi, le 84e Territorial quittait les côtes de Beaucourt  balayées par les gros obus ennemis. Notre régiment reçut ordre de les reprendre, ou du moins de s’installer de nouveau tout à côté.
Le village de Beaucourt est au haut d’une crête ; c’est là que la 8e Compagnie vint  s’installer à huit heures du soir avec l’ordre de creuser à la hâte des tranchées et de finir le travail, à tout prix, avant le jour. Nous étions donc en toute première ligne et personne devant nous. Nous étions à gauche du village. On travailla hâtivement. A deux heures, les sentinelles avertirent : une ligne allemande très forte s’avance sur tout le front et nous étions 150 à peine ! On sauta dans les tranchées à moitié faites, on prit les fusils et pendant deux heures et demie, on fit un feu d’enfer sur un ennemi invisible qui s’avançait en rampant dans la nuit.
Votre frère dirigeait le feu de sa section avec grand entrain, marquant les feux de salve de son sabre de hussard allemand. Malgré les balles, il se levait au-dessus de la tranchée pour mieux voir l’ennemi. Tout à coup une balle l’atteignit, il tomba sur le rebord extérieur de sa tranchée, immobile, il était atteint en pleine tête. Au bout de quelques instants, au dire de ses hommes, il ne bougeait plus.
A 4 heures et demie, un ennemi très nombreux nous força à reculer et à laisser là, 72 heures, morts, blessés ou prisonniers.
Nous n’avons donc aucun souvenir de votre regretté frère. Il a disparu dans une attaque de nuit en faisant héroïquement son devoir. »

A l’époque où fut tué le sous-lieutenant Le Denmat, la Croix de guerre, instituée par décret du 8 avril 1915, n’existait pas encore. La lenteur et les difficultés de l’établissement des dossiers, surtout pour les disparus dans des corps très éprouvés, ayant vu plusieurs fois se renouveler leurs effectifs, ont retardé longtemps l’attribution de cette récompense à la mémoire du sous-lieutenant Le Denmat.
Par décret en date du 19 mai 1920, il a été nommé Chevalier de la Légion d’honneur avec cette citation : « Le Denmat (Jean-François-Marie), sous-lieutenant au 62e de ligne : Mortellement blessé le 5 Octobre 1914 en maintenant sa section sous un feu très violent d’artillerie et d’infanterie. A été cité.
(Officiel : mai 1920) »

J LE DENMAT fiche

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